Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

gilbert - Page 3

  • Vive l’artistiquement correct !

    Après le politiquement correct, nous vivons les prémices de l’artistiquement correct. D’ici de là, cahin-caha, les différents modes d’expressions artistiques sont atteints, à leur tour, du mal paralysant : l’auto censure.

    df66f8cdd2bfb1649d09f04ebe47d5e0.jpgOn aurait pu croire que l’explosion des moyens de communication, de la création des radios locales à la création des TV privées, en passant par le libre accès à « Internet », aurait permis une expression libérée d’un ensemble de carcans idéologiques, politiques et philosophiques. Mais notre société apeurée par cette effervescence a mis en place, notamment par l’intermédiaire des médias classiques, les plus influents, un nouveau type de censure et s’y référant : L’autocensure. « … tout concourt à imposer en douce une vision de la culture, propre, sage, niant la spécificité des œuvres dixit Clara Dupond-Monod et Anna Topaloff.

    Les œuvres présentées à la dernière FLAC me semblent représentatives de cet état.

    Loin de moi, l’idée de vouloir jeter un regard critique sur les différentes expressions artistiques exposées. Je n’ai ni l’envie, ni surtout la légitimité pour le faire. 0014fa94cabd50d2761053a86266b358.jpgCe qui m’intéresse est d’un autre ordre : L’absence de toutes prises en compte de faits sociétales dans les œuvres sélectionnées. En d’autres termes je n’ai pas vu d’œuvres dérangeantes nous renvoyant à nos propres inquiétudes, à nos propres interrogations, à nos propres responsabilités vis à vis de la société dans laquelle nous vivons. Comme si leurs auteurs avaient cherché à exprimer leurs propres vécus en faisant abstraction du quotidien.

    La plupart des artistes, ceux identifiés « contemporains », ont souvent pris en compte le monde dans lequel ils vivaient en nous le révélant, se faisant, en nous réveillant.

    On me rétorquera que les temps ont changé, qu'on vit dans une société apaisée, sans trop de conflits majeurs… Aux Sables d’Olonne, peut-être, mais ailleurs ?

    Gilbert Haas

    574a9616ab938810289be54e9bb57462.jpg
    " Les sables dort " La vérité ciment - monsieur Yves - St Jean-de-Mont Oct. 2007 Série limitée à 10 exemplaires. Ex.1/10 - 60 x 90 cm marouflé sur alu, prête à poser. valeur : 630 euros
    .
    a2acb867c8f5de5749f065d1214fb8bd.jpg
    Toutes les oeuvres commentées par les artistes, cliquez ci-dessous
  • Vive la prohibition

    04fccdc686d65c4b7badbde504eb7ddd.jpgJ’aime les musiciens et les peintres qui s’exposent dans les cafés et les restaurants, ceux qui ainsi « s’exposent à la critique ou à l’indifférence ».

    Paradoxalement c’est dans ces lieux conviviaux qu’ils ont le plus de chance de convaincre et d’émouvoir. Pour moi l’œuvre ne peut être dissociée du contexte dans lequel elle est présentée. Le public n’a pas le même vécu quand il est dans une salle de concert ou dans un musée que quand il boit un verre dans un bar ou quand il dîne dans un restaurant ; sa disponibilité n’est pas la même, ses attentes sont différentes.46d334c4de29fce8e138764318e964b4.jpg

    Des études comportementales ont montré l’influence du décor sur l’appréciation de la nourriture. Et c’est à ce moment que l’artiste se met en danger. Pas au point de le protéger en le séparant du public par un grillage (cf. la séquence « sweet home Chicago » dans le film « the blue’s brothers ». 137f201ac42ff2143fa110cf40b3605f.jpgMais il a cette fantastique possibilité de séduire, de créer un instant magique que chacun aimerait voir se prolonger. Et cela est aussi valable pour la musique que pour la peinture. Il y a des tableaux qu’on découvre, qu’on souhaite s’approprier parce que le moment de sa découverte est convivial.

    Alors merci à tous les bars, les restaurants qui organisent des concerts et des expos dans les conditions que l’on sait, taxes, impôts, sacem, etc...

     

    La prohibition de l’alcool, aux Etats Unis dans les années 30 a permis le développement du Jazz grâce aux « speakeasy»

    16e2a12fbae4e1ef57cbf9b51a5f6f9a.jpgUn speakeasy était, aux États-Unis, un établissement de vente et de consommation de boissons alcoolisées pendant la Prohibition (entre 1920 et 1933, voire plus tard dans certains États), période au cours de laquelle la vente d'alcool était interdite. L'expression trouve son origine dans l'habitude qu'avaient les patrons de bar de demander à leurs clients de parler doucement (speak easy) lorsqu'ils demandaient de l'alcool, afin de ne pas éveiller les soupçons. Et ils gagnaient beaucoup d’argent, ce qui leur permettaient de bien payer les musiciens.

    7d61f95a1fb22865dc78f57eba434860.jpg
    394f0c949436402a13c6e5b56f61d19b.jpgDes nos jours, les Américains ont créé sur le même modèle le mot « smokeeasy » (du verbe to smoke : fumer), qui désigne un recoin pour fumeurs dans les bars et boîtes de nuit où le tabac est interdit.

    Alors, par association d’idées, la forme la plus basse de l’intelligence, et pour dire n’importe quoi, on peut rêver, avoir une vision optimiste des conséquences de la prohibition du tabac dans les lieux publics ; si la période de prohibition de l’alcool a contribué à l’essor du jazz, la prohibition du tabac permettra peut-être, je ne sais comment, aux musiciens et aux peintres de vivre de leur art.

    Gilbert Haas